Le ruisseau des Chers, la rivière perdue des guéretois …
En parcourant l’avenue Charles-de-Gaulle, on ne soupçonne pas que sous la chaussée coule le ruisseau des Chers, un modeste affluent de la Creuse qui prend sa source au sud de Guéret à « Pisserate » et qui rejoint la commune de Saint-Fiel près du hameau de Croze (carte de l'image 1 en pièce jointe).
Aux XVIIe-XVIIIe siècles plusieurs tanneries s’étaient établies le long de son cours, y déversant surtout leurs effluents malodorants. Elles furent fermées dès le XIXème siècle pour des raisons d'hygiène notamment car les guéretois péchaient dans le ruisseau. Il existe d'ailleurs encore une rue des tanneries dans la ville. Plusieurs lavoirs ont alors été aménagés le long du ruisseau des Chers, notamment en contre bas de l'avenue de Laure et à proximité de l'actuelle rue de Verdun (voir pièces jointes).
Avant 1914, la municipalité a envisagé son recouvrement car la vallée, espace marécageux au fond de laquelle coulait le ruisseau, freinait l’expansion de la ville et empêchait l'union de la vieille ville et du nouveau quartier de la gare, alors en plein développement.
Il a fallu attendre 1970 pour que la municipalité lance cette opération d’urbanisme sur 13 hectares afin de canaliser le ruisseau sous la ville. Il sera alors crée, en surface, une véritable ville nouvelle avec des logements pour 4.000 habitants, un centre administratif, des équipements sportifs (gymnase, piscine) et culturels (Espace Fayolle), la construction d’un pont au-dessus de la vallée pour le passage de l’avenue Fayolle. Furent ensuite édifiés le syndicat d’initiative (1978), le mémorial de la Résistance (1984) puis la BMI (2010).
Désormais rendu invisible par l’urbanisation, le ruisseau des Chers coule dans des buses en béton de 1,70 mètre de diamètre sous la ville. Il n'est plus accessible que dans le quartier de Fressange en amont puis à proximité du chemin du stade en aval de Guéret où le club science du collège a choisi de réaliser des échantillonnages.